Le quilting, ou matelassage, est une étape essentielle dans la création d’un ouvrage patchwork. C’est lui qui vient solidariser le top, le molleton et la doublure pour donner naissance à un quilt durable, texturé et confortable.
Si tu débutes en patchwork, tu te demandes peut-être comment quilter ton ouvrage, quelle technique choisir, ou encore pourquoi cette étape est indispensable.
Dans cet article, je t’explique de manière simple les principales techniques de quilting – à la main et à la machine – et je te partage des idées d’illustrations pour visualiser chaque méthode.
Et si, à ce stade, tu te dis que tu viens tout juste de terminer ton top en patchwork.
Que tu en as déjà bien assez bavé.
Et que l’idée du quilting te donne presque envie de ranger ton ouvrage au fond d’un placard … respire 🙂
C’est une réaction très fréquente quand on débute.
Le patchwork demande du temps. De la concentration. Et beaucoup d’énergie.
Le quilting peut alors sembler être l’étape de trop.
Mais rassure-toi : tout est faisable !
À condition d’y aller progressivement.
Et de commencer par des ouvrages simples.
C’est exactement comme en tricot.
Quand on débute, on commence par une écharpe au point mousse. Pas par un pull en jacquard à cinq couleurs.
En quilting, c’est pareil.
Un pas après l’autre. Des techniques accessibles. Et surtout, du plaisir !
Avant de choisir comment quilter ton ouvrage, commençons par comprendre ce qu’est réellement le quilting, et pourquoi il est indispensable.
1. Le quilting, c’est quoi ? (et pourquoi il est indispensable)
Le quilting est la dernière étape d’un ouvrage patchwork. Il consiste à coudre ensemble les trois couches du quilt :
- le top (le dessus patchwork),
- le molleton (l’âme du quilt),
- la doublure (le tissu du dessous).

Pourquoi quilter est indispensable ?
Sans matelassage, ces trois couches ne sont pas solidarisées. Voici ce qui se passe alors :
- Le molleton risque de se déstructurer : avec les manipulations et surtout les lavages, il peut former des boules, glisser ou s’effriter à l’intérieur du quilt.
- L’ouvrage perd en durabilité : les coutures du top sont davantage sollicitées, ce qui fragilise l’ensemble.
- La forme du quilt ne tient pas : il devient gondolé, irrégulier, et ne garde pas sa tenue.
Le matelassage n’est donc pas seulement décoratif. C’est une nécessité technique pour que ton patchwork traverse les années.
2. Le matelassage patchwork à la main : tradition, précision et douceur
Le quilting à la main est la méthode la plus traditionnelle. C’est celle qui a été utilisée pendant des générations. Elle apporte un charme unique. Son rendu est plus discret et plus doux.
Les points sont généralement plus espacés que ceux réalisés à la machine. C’est un choix à la fois technique et esthétique.
Cet espacement explique pourquoi :
- le quilting se voit moins,
- le motif reste subtil,
- et surtout, l’ouvrage final est plus souple.
Le tissu conserve davantage de mouvement. Le quilt est plus fluide. Il tombe naturellement.
Mais cette technique demande du temps. Beaucoup de temps.
Chaque point est cousu à la main, un par un, sans automatisation.
Le quilting à la main est donc beaucoup plus long à réaliser. Il nécessite de la patience. Et une certaine régularité.
C’est l’une des grandes différences avec le quilting machine.
À la machine, les points sont plus rapprochés. Ils structurent davantage l’ouvrage.
2.1 Le quilting à petits points (Hand quilting traditionnel)


C’est la technique la plus répandue : de petits points réguliers traversent les trois couches pour dessiner un motif.
On utilise :
- Une aiguille fine spéciale quilting,
- Un fil résistant (souvent en coton),
- Un dé et parfois un tambour.
Les motifs peuvent être rectilignes, courbes, ou inspirés de motifs anciens.
2.2 Le Big Stitch Quilting
Une version moderne et plus accessible pour les débutants : on utilise un fil plus épais (type fil perlé n°8 ou n°12) et une aiguille un peu plus longue.
Le rendu est volontairement plus visible, graphique et contemporain. Le quilting devient un élément graphique à part entière.
Pour être honnête :), je n’ai jamais encore expérimenté le quilting petits points mais j’ai adoré le big stitch quilting. Celui de gauche est un ouvrage que j’ai personnellement réalisé. Ce sont des petits morceaux de tissus à bords bruts, non cousus, maintenus par un quilting main, dans un tableau textile.


Le rendu est plus affirmé. Plus contemporain. Parfois très décoratif.
Cette technique permet de :
- prendre confiance,
- mieux visualiser ses points,
- et obtenir un résultat satisfaisant plus rapidement qu’avec de très petits points.
3. Le quilting à la machine domestique : une solution rassurante pour débuter
Le quilting machine à la maison permet de matelasser soi-même, même sans longarm. Il rend le quilting plus accessible.
Et plus rapide.
Mais l’objectif reste toujours le même. Mettre en valeur les motifs du patchwork.
Et prolonger le message créatif de l’ouvrage.
Le matelassage n’est pas une simple étape technique. Il accompagne le dessin du top en soulignant les formes. Il renforce les contrastes.
👉 Le quilting doit rester cohérent avec le patchwork. Il complète l’histoire racontée par les tissus. Il ne la détourne pas.
Deux grandes méthodes de quilting à la machine domestique existent.
⚠️ Avant de commencer : une étape indispensable
Avant de quilter, il est indispensable de bien bâtir l’ouvrage.
C’est une étape souvent sous-estimée. Et pourtant cruciale.
Le bâti permet de maintenir ensemble :
- le top,
- le molleton,
- le tissu de dos.
Sans un bâti soigné, les couches peuvent bouger pendant le matelassage. Le tissu se déforme. Le molleton glisse.
Résultat :
- des plis qui se forment au dos,
- des zones tendues à certains endroits,
- un quilt qui gondole,
- et un rendu final peu esthétique.
👉 Ces défauts sont souvent irréversibles une fois le quilting terminé. Même avec de beaux points, le résultat ne sera pas harmonieux.
Un bon bâti, c’est la base. Il sécurise le travail. Et il évite bien des déceptions.
3.1 Le quilting droit
(ou quilting avec pied à double entraînement / walking foot)
C’est souvent la technique par laquelle on commence. Elle rassure. Elle permet de prendre confiance.
- Tu suis des lignes droites,
- Ou tu fais des motifs géométriques simples.
Tu peux suivre les coutures de ton patchwork et/ou quilter directement sur tes blocs de patchwork. Le mouvement du tissu est plus contrôlé grâce au pied à double entraînement. Les trois couches avancent ensemble. Le rendu est régulier, lisible, structuré.
Ce type de quilting met bien en valeur les blocs. Il souligne les lignes du patchwork, sans voler la vedette aux tissus.
C’est parfait pour :
• un style moderne,
• un rendu épuré,
• des ouvrages simples ou graphiques.


3.2 Le quilting libre (free-motion quilting)
Avec un pied spécial FMQ et les griffes d’entraînement abaissées, le tissu peut se déplacer librement. C’est toi qui va devoir guider ton ouvrage sous le pied de la machine. Chez Bernina, c’est le pied (BSR) régulateur de points.
Tu peux dessiner :
- des courbes,
- des spirales,
- des plumes,
- ou des motifs répétés.
C’est plus technique au début, mais très créatif. Il existe différent outils pour t’aider dans l’art du free motion. Des tapis qui facilite le glissement des tissus, des gants qui accroche les tissus pour mieux guider ton ouvrage.


4. Le quilting à la longarm : liberté, précision et régularité
Le quilting longarm permet de réaliser :
- du quilting main libre (freemotion),
- du quilting à la règle,
- du quilting assisté par ordinateur (ProStitcher), avec une régularité exceptionnelle.
C’est la solution que j’utilise dans mon atelier Patchaka pour offrir un rendu professionnel et durable à mes clientes. Si tu veux toi même tenter l’expérience, il existe quelques longarms à la location dans certaines boutiques en France. Pour l’instant ce n’est pas le choix que j’ai fait car c’est une machine très complexe et très fragile.
4.1 Le quilting edge-to-edge
Parfait pour les personnes qui veulent un rendu harmonieux à prix accessible. Le même motif est répété sur toute la surface. Je fais ce type de quilting avec l’ordinateur de ma machine, le prostitcher. Il y a une grande variété de motifs, pour s’adapter à chaque type d’ouvrage.


4.2 Le quilting patchwork personnalisé
Le quilting s’adapte à chaque bloc de l’ouvrage. C’est un travail beaucoup plus complexe et donc beaucoup plus long à réaliser. Si tu veux plus de détails je t’invite sur ma page de prestations.


5. Comment choisir sa technique de quilting lorsqu’on débute ?
En résumé :
- Tu veux un rendu traditionnel ? → quilting main
- Tu veux un rendu moderne et simple ? → quilting droit
- Tu veux un rendu expressif ? → free-motion
- Tu veux un résultat impeccable et durable sans t’équiper ? → fais quilter ton ouvrage par une longarmeuse professionnelle
Conclusion
Le quilting peut impressionner lorsqu’on débute, mais chaque technique a ses avantages. Que tu choisisses le quilting main pour sa douceur, la machine domestique pour sa simplicité, ou que tu confies ton ouvrage à une professionnelle équipée d’une longarm, le principal est de donner une belle structure durable à ton patchwork.
FAQ – Les questions que les débutants me posent le plus souvent
1. Peut-on laisser un quilt sans quilting ?
Non : le molleton va bouger, se tasser, se déchirer ou faire des “moutons”. L’ouvrage perdra sa tenue et ne supportera pas les lavages.
2. Quel est l’espacement maximal entre les lignes de quilting ?
Cela dépend du molleton, mais on conseille généralement entre 10 et 20 cm (et le fabricant donne souvent une indication sur l’emballage).
3. Quelle technique est la plus simple pour un débutant ?
Le quilting droit à la machine domestique. Accessible, propre, rapide. A condition de bien bâtir son ouvrage auparavant.
4. Quels outils faut-il absolument ?
- Pied double entraînement ou pied FMQ pour le quilting à la machine domestique
- Fil adapté
- Aiguilles machine ou aiguilles main adaptées au quilting
- Bon éclairage + table stable
5. Peut-on quilter un ouvrage déjà utilisé ou déjà lavé ?
Oui, mais c’est plus difficile : le tissu et le molleton ont déjà bougé. Mieux vaut quilter avant toute utilisation.
Pose tes questions en commentaires je te répondrai avec beaucoup de plaisir. Et surtout, suis moi sur les réseaux : instagram et/ou facebook.



0 commentaires